On vient de te diagnostiquer une sclérose en plaques, ou bien c’est le cas de l’un de tes proches, et tu aimerais en savoir plus sur cette pathologie ? Tu te demandes ce que c’est exactement et quels sont les principaux symptômes de la maladie ?
Je t’ai préparé un petit article pour que tu y voies plus clair !
Bonne lecture !! 🙂
C’est quoi la sclérose en plaques ?
Pour commencer, il faut savoir que la SEP (oui, sclérose en plaques, c’est un peu long, alors on lui a trouvé un petit nom de code 😝) est une maladie auto-immune.
C’est-à-dire que, contrairement à certaines pathologies dans lesquelles l’organisme est attaqué par des agents pathogènes (comme des virus ou des bactéries), ici, c’est notre propre système immunitaire qui se retourne contre nous.
Tu connais peut-être déjà certaines maladies auto-immunes comme la thyroïdite d’Hashimoto ou le diabète de type 1.
Dans la SEP, des cellules du système immunitaire vont s’attaquer au système nerveux central et c’est ce qui va entrainer les différents symptômes de la maladie.
Je t’explique plus en détail comment ça se passe.
Poussée de sclérose en plaques : inflammation et démyélinisation
Afin que tu comprennes mieux les mécanismes de la maladie, laisse-moi d’abord revenir sur quelques notions d’anatomie.
Ton système nerveux central, composé de ton cerveau, ta moelle épinière et tes nerfs optiques, consiste en un regroupement de plusieurs cellules nerveuses parmi lesquelles on retrouve les neurones.

Les neurones (qui sont les cellules principales de notre système nerveux central) servent à véhiculer des informations entre ton système nerveux et le reste de ton corps. Il existe deux types de neurones :
– Des neurones moteurs qui transmettent des informations de ton cerveau vers le reste de ton corps par exemple pour te permettre de bouger.
– Des neurones sensitifs qui transmettent de l’information de ton corps vers ton cerveau afin par exemple de ressentir le toucher, la chaleur, la douleur, etc.
Les neurones peuvent être comparés à des câbles électriques, transmettant un courant électrique. De la même façon que les câbles, ils sont recouverts d’une couche isolante qui permet d’améliorer la conduction. Cette couche est appelée la gaine de myéline.
Quand on est atteint de la SEP, certains de nos lymphocytes vont pénétrer dans le système nerveux central et détruire la gaine de myéline par endroit. Des neurones vont alors se retrouver dépourvus de gaine isolante et cela va entraîner des défauts de conduction nerveuse.
Ce sont ces problèmes de conduction qui vont engendrer les symptômes typiques de la SEP.

Poussée de sclérose en plaques : remyélinisation
Dans la forme la plus courante de la sclérose en plaques, la forme récurrente/rémittente, ces attaques contre le système nerveux central n’ont lieu que lors des “poussées inflammatoires” de la maladie.
(Si tu as envie d’en savoir plus sur les différentes formes de la SEP et leurs évolutions, je prépare un article pour t’expliquer tout ça).
Une fois l’inflammation calmée (à l’aide de corticoïdes par exemple), le corps est capable de régénérer de manière plus ou moins complète la gaine de myéline. Cela aura pour conséquence de réduire, voire de faire disparaître totalement les différents symptômes perçus lors de la poussée.
La remyélinisation (réparation de la myéline) peut varier d’une personne à l’autre.
Certaines personnes vont très bien récupérer et d’autres beaucoup moins.
L’ancienneté de la maladie semble aussi avoir une influence sur la capacité de la myéline à se régénérer.
Ce qui est sûr, c’est qu’actuellement, un des axes principaux de la recherche contre la SEP repose sur la régénération de la myéline.
Maintenant que tu as compris le principe de la maladie, parlons des symptômes qu’elle entraîne.
Sclérose en plaques : une multitude de symptômes
Comme tu le sais maintenant, les symptômes de la SEP s’expliquent par la dégradation de la gaine de myéline autour des neurones du système nerveux central.
En fonction des zones dans lesquelles se trouvent les neurones touchés, les symptômes vont varier, ce qui explique le fait que toutes les personnes atteintes de la SEP peuvent présenter des tableaux cliniques très différents les uns des autres.
Voici un aperçu des symptômes les plus répandus :
Les troubles sensitifs
Les troubles sensitifs apparaissent lorsque les neurones sensitifs sont touchés.
Ils peuvent être très variés et toucher diverses zones du corps.
Parmi les troubles sensitifs les plus courants, on retrouve des fourmillements, des engourdissements, des pertes de sensibilités ou des sensations anormales comme des brulures, des sensations de “serrement”, de ruissellement ou encore de courant électrique.
Il peut aussi arriver de ne plus sentir le chaud et/ou le froid.
Les troubles moteurs
Les troubles moteurs peuvent toucher les membres inférieurs ou supérieurs et peuvent être d’intensité variable. Ils peuvent aller de la simple sensation d’un membre un peu lourd, jusqu’à une perte de force totale, rendant la marche impossible.
Les malades souffrent aussi fréquemment de spasticité, c’est-à-dire de contractions musculaires involontaires.
Enfin, on retrouve parfois des troubles de l’équilibre ou de la coordination, ainsi que des vertiges.
Les troubles cognitifs
Même, si l’on n’en entend pas beaucoup parler, les personnes atteintes de la SEP peuvent présenter des troubles cognitifs plus ou moins importants. Il peut s’agir de problèmes de mémoire ou de concentration par exemple.
Ces troubles peuvent être dus à la maladie en elle-même (lésions dans des zones spécifiques du cerveau) ou être engendrés par la fatigue (qui est un des principaux symptômes de la maladie).
Les troubles de la vue
Les troubles de la vue surviennent lorsque les nerfs optiques sont touchés. Ils peuvent prendre la forme de différents symptômes tels qu’une baisse de la vue brutale, des douleurs derrières les yeux ou une diplopie (vision double).
Autres symptômes
Plusieurs autres symptômes sont fréquemment retrouvés dans la SEP.
Le plus courant d’entre eux (et un des plus compliqués à gérer pour ma part) est la fatigue.
On retrouve aussi parfois des troubles digestifs, urinaires ou encore sexuels.
Envie d'en savoir plus ?
Je t’ai donné un apperçu rapide des principaux symptômes de la sclérose en plaque mais je n’avais pas envie de te faire un catalogue hyper long et rébarbatif.
Si tu as envie de creuser un peu le sujet, je te laisse le lien d’un article très intéressant !
Comment évoluent les symptômes dans le temps ?
(Note : cette partie de l’article concerne encore une fois les formes récurrentes/rémittentes de la maladie, dans lesquelles il y a alternance de phases inflammatoires et de phases de récupération.)
Comme je te le disais au début de cet article, les symptômes apparaissent lors des poussées lorsqu’il y a une inflammation au niveau de certains neurones. Les symptômes vont ensuite régresser avec la diminution de l’inflammation pour éventuellement finir par disparaitre une fois que la myéline aura été régénérée.
Il est donc normal que des symptômes persistent légèrement, même plusieurs semaines après la fin de la phase inflammatoire.
Il faut que tu vois la période qui suit la poussée comme une phase de cicatrisation du système nerveux, et que tu comprennes que cela peut prendre du temps pour aller mieux.
Pendant les périodes de rémission, d’anciens symptômes peuvent réapparaitre durant quelques heures ou jours, notamment dans des moments de stress ou de fatigue par exemple.
Il ne faut pas t’inquiéter pour ça et garder en tête qu’il peut encore y avoir des améliorations jusqu’à un an après la fin de la poussée.
(Certaines personnes ont même eu des améliorations après ce délai, mais c’est plutôt rare).
Par contre, si après plus d’un an, tu as encore des symptômes qui persistent, on considèrera que ce sont des séquelles dont il est peu probable que tu puisses te débarrasser totalement (j’ai bien dit peu probable, mais pas forcément impossible ☺️).
C’est pour éviter ces séquelles qu’il est important de limiter la fréquence des poussées avec un traitement de fond, et qu’il faut faire attention à son hygiène de vie pour aider le corps à récupérer au mieux après une poussée.
Ok, mais du coup, comment on peut savoir si les symptômes ressentis sont dus à une nouvelle poussée ou non ?
Je t’explique !
Comment savoir si je fais une poussée ?
Plusieurs indices peuvent t’aider à savoir si tes symptômes sont dus à une probable poussée.
Tout d’abord si tu ressens des symptômes que tu as déjà ressentis par le passé, et ce, dans des conditions spécifiques (maladie infectieuse, fatigue, période de stress, menstruations, fortes chaleurs, après une activité sportive…) il y a de fortes chances qu’il ne s’agisse pas d’une nouvelle poussée, mais plus d’une réactivation d’anciennes lésions.
On utilise parfois le terme “pseudo-poussée” dans ces cas-là.
En général, ces symptômes finissent par s’estomper rapidement une fois les conditions revenues à la normale.
Par contre, si tu as des symptômes qui apparaissent sans raison particulière, qui sont différents de ceux que tu as déjà ressentis par le passé (symptômes, intensité, localisation…) et qui durent dans le temps, alors je te conseille d’en parler à ton neurologue.
Il pourra te dire s’il pense à une poussée et programmer une IRM si besoin.
Dans tous les cas, au début de la maladie, tu peux avoir un peu de mal à t’y retrouver donc n’hésite jamais à demander un avis médical !

Mon expérience : j’ai fait une poussée et que je pensais que ça n'en était pas une (au début...)
Voici un petit récit personnel pour t’expliquer comment peut se présenter une nouvelle poussée et la marche à suivre si cela t’arrive.
Pour te remettre dans le contexte, ces évènements se sont passés environ 8 mois après la poussée qui a conduit à mon diagnostic.
À ce moment-là, j’ai totalement récupéré de cette poussée et je n’ai plus de symptômes depuis un petit moment.
On est au mois de juillet, et à l’occasion de l’anniversaire de ma belle-mère, on fait un gros week-end de fiesta à la mer. Il y a de l’alcool, il fait très chaud (je suis restée à plusieurs reprises en plein soleil pendant plusieurs heures, très intelligent n’est-ce pas 👏), bref tout le monde profite, moi la première.
(D’ailleurs, en passant, je pense écrire un article sur ma relation à l’alcool qui a beaucoup évolué ces derniers temps).
À la fin du week-end, je commence à perdre des sensations au niveau de mon pied gauche, puis petit à petit dans toute la jambe gauche, mais ça ne m’inquiète pas plus que ça.
Pourquoi ?
J’ai fait des excès avec la boisson, je suis fatiguée (les nuits ont été courtes), et j’ai attrapé plusieurs coups de chaud.
Bref, tout ce qu’il faut pour réactiver d’anciennes lésions et faire ressortir d’anciens symptômes (les fameuses pseudo-poussées, tu te rappelles ?).
Comme ces symptômes me rappellent d’anciens symptômes de ma précédente poussée, je me dis que tout ça va finir par passer une fois reposée et après un retour à une température à peu près normale.
Sauf que…
Une semaine après ce fameux week-end, aucune amélioration de mes symptômes et c’est même tout le contraire qui est en train de se produire.
J’ai perdu toutes les sensations dans mes deux jambes, des pieds jusqu’au-dessus du nombril, j’ai l’impression d’avoir la jambe gauche toute raide comme si elle était en bois et il m’arrive de trébucher, car j’ai du mal à lever mon pied gauche.
Je me sens aussi extrêmement fatiguée, comme lors de ma précédente poussée.
Devant la persistance et surtout l’évolution des symptômes, je finis par contacter mon neurologue en lui expliquant tout ce qu’il s’est passé. Il me programme une IRM très rapidement, car pour lui, il s’agit d’une poussée.
La suite, tu la connais, une nouvelle lésion de la moelle épinière est apparue depuis ma précédente poussée et je suis donc bel et bien en train de refaire une poussée.
Conclusion
Comme tu as pu le lire avec mon expérience personnelle, il peut parfois être difficile de s’y retrouver avec la sclérose en plaques, surtout au début de la maladie.
Entre tous les symptômes qui existent, les poussées, pseudo-poussées, il y a de quoi être complètement perdu.
J’espère que cet article t’aura aidé à mieux comprendre la maladie et ses symptômes.
Quoi qu’il en soit, en cas de doute, n’hésite jamais à contacter un professionnel de santé, ils sont là pour ça !
Si tu le souhaites, tu peux me laisser un petit commentaire pour me faire part de ton expérience avec la maladie et de tes symptômes.
Il ne me reste plus qu’à te souhaiter une belle journée et à très vite avec de nouveaux articles (et crois-moi, j’ai plein d’idées en stock !).