Décembre 2024…
Cela fait tout pile un an que j’ai été diagnostiquée de la sclérose en plaques.
Je me suis remise de ma dernière poussée et j’ai commencé mon nouveau traitement de fond depuis quelques semaines.
Je reprends du poil de la bête tout doucement, et l’idée d’un nouveau défi sportif commence à refaire surface dans un coin de ma tête : me mettre à la course à pied, pour de vrai !
J’avais en effet commencé à courir pendant l’été 2024, jusqu’à ce que je sois stoppée après à peine 4 sorties par les symptômes de ma dernière poussée.
Mais cette fois, je sais au fond de moi que ce sera la bonne !
Se mettre à la course à pied avec une sclérose en plaques : la préparation
Le 1er janvier 2025, je l’annonce haut et fort :
Je me lance le défi de réussir à courir facilement 30 minutes en continu avant l’automne.
Le 2 janvier, je tombe malade.
Ma première infection depuis le début de mon traitement Ocrevus.
Un simple rhume qui me met à terre pendant quelques jours et dont je mettrais plusieurs semaines à me remettre complètement. Je décide donc d’attendre un peu avant ma reprise de la course à pied.
Je me dis que je vais profiter de ce temps pour préparer cette reprise.
Choix de mes chaussures (j’ai personnellement utilisé les Jogflow 190.1 de chez Kiprun, largement suffisantes pour la dizaine de kilomètres que je faisais par semaine), choix de mes futurs parcours de course, premières réflexions sur mon programme de reprise, tout y passe !
Je suis consciente à ce moment-là que je ne peux pas me lancer n’importe comment et juste me mettre à courir comme ça au hasard.
Je sais aussi qu’ils existent des programmes spéciaux pour les débutants, pour réussir à courir 30 minutes sans s’arrêter. Ces programmes sont essentiellement basés sur l’alternance course/marche, en augmentant le temps de course au fur et à mesure du temps.
Mais, pour avoir déjà essayé certains de ces programmes, je sais qu’ils ne sont pas assez progressifs pour moi.
Je me suis donc décidé à créer mon propre programme sur mesure, en l’adaptant au fur et à mesure de mes sorties en fonction de mon ressenti.
Je me fixe aussi un objectif de 2 sorties par semaine, en me laissant la possibilité de descendre à 1 seule sortie occasionnellement en cas de fatigue due à la maladie.

Mes débuts en course à pied avec ma sclérose en plaques : une première sortie peu glorieuse
23 janvier 2025, c’est parti, je me lance pour ma toute première sortie course à pied !
Ma première session doit durer 22 minutes en alternant 30 secondes de course et 30 secondes de marche, je me dis que ça va être facile !
Et c’est d’ailleurs le but de mon programme !
J’ai fait en sorte que chacune des séances ne présente pas de difficulté particulière et que la progression soit la plus douce possible.
Je pars donc sereine et me dis que je n’aurai que 22 minutes d’effort à faire, avec des temps de course très courts.
Je précise qu’à ce moment, je suis capable de marcher sans aucun problème plus d’une heure.
Sauf que…
J’oublie juste un petit détail : le fait que le corps peut vraiment souffrir lorsqu’il est soumis à un effort inhabituel, aussi petit soit-il.
Et c’est ainsi que je me retrouve à passer une séance qui aurait dû être “facile” dans la plus grande souffrance !
Dès la 5ᵉ minute, j’ai envie d’abandonner, mes jambes me font mal dès que je recommence à courir, j’ai du mal à trouver mon rythme (je me rendrai compte dans quelque temps que j’allais en fait trop vite), je respire n’importe comment, bref c’est la cata !
J’essaye de me raisonner et je me dis que c’est normal, après tout, je n’ai pas couru depuis tellement longtemps !
Moi qui ai l’habitude de dépasser mes limites (et d’aimer ça) en musculation, je trouve la situation plutôt inconfortable lorsqu’il s’agit de courir…
Puis je me rappelle que c’est justement pour ça que j’ai voulu commencer à courir.
Pour sortir de ma zone de confort et parce que j’avais besoin de me prouver que j’en étais capable.
Alors, je prends sur moi, je serre les dents, et je continue ma séance, malgré la douleur et l’inconfort.
Quand j’arrive à la fin, je suis rincée, mais tellement fière d’avoir réussi !
Un premier mois en demi-teinte : je me demande si je vais réussir à courir 30 minutes un jour…
Les premières semaines de mon programme de course à pied sont un peu compliquées.
Je ne prends pas vraiment de plaisir pendant ces sorties, même si je ne souffre plus du tout comme lors de ma première sortie, et j’ai l’impression de ne pas vraiment progresser au fil des séances.
Il m’arrive même de ne pas réussir à terminer complètement les séances prévues et je suis donc obligée de les recommencer jusqu’à ce que ça passe.
J’ai toujours du mal à trouver mon rythme et j’ai des points de côté assez régulièrement.
Je track ma fréquence cardiaque grâce à ma montre et je me rends compte que celle-ci monte beaucoup trop haut dès que je me mets à courir (mais heureusement, elle redescend vite pendant les pauses marchées).
Je commence à me dire que je vais peut-être trop vite et je me force à ralentir… beaucoup… vraiment beaucoup… Mais mes battements cardiaques eux ne veulent pas vraiment descendre !
Cette période un peu “compliquée” dure jusqu’à fin février.
Mais je persiste.
Je persiste alors que dans ma tête, c’est compliqué. Pour le moment, je n’en suis qu’à courir sur des intervalles de maximum 3, voire 4 minutes et je trouve déjà que c’est difficile.
Je vois mal à ce moment-là comment je pourrais réussir un jour à courir 30 minutes en étant “facile”.

Pour autant je continue et j’ai l’impression de ressentir de plus en plus de facilité. Les jambes sont de moins en moins lourdes, par moment, j’ai le sentiment que j’ai un bon rythme, à la fin des intervalles de course, je me dis que j’aurai pu continuer encore quelques secondes avant de marcher…
Je ne suis pas encore totalement convaincue par ce que je fais, mais je continue quand même, en augmentant petit à petit les temps de course, jusqu’à arriver un jour à courir 4 fois 6 minutes entrecoupées de 3 minutes de marche.
Le 16 mars, je me dis que je vais me challenger et essayer de courir 12 minutes en continu pour varier un peu de mes séances avec alternance marche/course.
Je ne me mets pas trop de pression et je me dis que même si je ne tiens que 10 minutes, ce sera toujours mieux que rien.
J’essaye de partir doucement, avec une allure maitrisée et régulière. Je ne regarde pas trop ma montre pour ne pas me décourager et j’arrive à 8 minutes assez facilement.
À cet instant, je sais que les 12 minutes se feront sans problème, alors je continue tranquillement.
Finalement, je ne m’arrête qu’au bout de 14 minutes ! Je me sens super bien et je me dis que j’aurai même pu continuer un peu (mais je garde en tête la notion de progressivité !).
Ce jour-là, je prends conscience de deux choses :
– je fais les choses correctement, je progresse petit à petit sans même m’en rendre compte…
– je vais être capable de les courir ces fichues 30 minutes, et ce n’est plus qu’une question de temps ! 💪

Je suis capable de courir 30 minutes malgré ma SEP !
Je poursuis les séances d’entrainement de mon programme, assidument, semaine après semaine.
Globalement, je sens que c’est de plus en plus facile pour moi, je commence à prendre du plaisir et les sorties “compliquées” se font de plus en plus rares !
Je suis beaucoup plus confiante maintenant et je sais que j’avance dans le bon sens !
Je n’en ai pas encore parlé dans cet article, mais je continue mes séances de musculation en parallèle de la course à pied. Je fais juste attention à ce que mon volume d’entrainement hebdomadaire ne soit pas trop élevé.
Un mois après avoir réussi à courir 14 minutes, je me lance dans la 20ᵉ séance de mon programme dans laquelle je dois courir 20 minutes en continu.
Pour l’occasion, je teste un tout nouveau parcours, beaucoup plus ombragé et plat que mon parcours habituel. Je décide d’aller aussi courir plutôt tôt dans la matinée pour avoir le moins chaud possible (j’ai finalement même eu un peu de pluie 😂).
Comme à mon habitude, je pars très doucement et tout se passe bien. Au lieu de faire demi-tour à la moitié du temps prévu (soit à 10 minutes) je poursuis jusqu’à 15 minutes pour pouvoir avoir de quoi marcher un peu à la fin de ma course.
J’atteins les 20 minutes de course prévues initialement sans encombre, et je me sens tellement bien à ce moment que je me dis que plutôt que de marcher pour retourner à ma voiture, je vais courir quelques minutes de plus.
Les minutes défilent, je me sens toujours aussi bien.
25 minutes…
Pourquoi ne pas continuer arrivée là ?
Une minute de plus à chaque fois, et finalement, je vois ce chiffre s’afficher sur ma montre : 30 : 00…
J’ai réussi…
J’ai couru 30 minutes en continu, et j’ai trouvé ça facile…
J’ai envie de pleurer.
À l’été 2024, j’avais du mal à marcher pendant ma poussée, je trébuchais, ma jambe gauche était comme du bois…
Aujourd’hui, je suis capable de courir 30 minutes.
Une de mes premières petite victoire sur la maladie et j’ai envie d’aller encore plus loin aujourd’hui !
Courir plus longtemps, plus vite, plus loin…
Faire mes premières courses…
Le tout en continuant mon sport de cœur : la musculation
Je veux continuer à bouger mon corps tant qu’il me le permet et essayer d’oublier qu’à tout moment, je peux finir par perdre une partie de ma mobilité…


Bravo ma belle!! C’est génial trop fière de toi. On ne lâche rien et on ira loin c’est certain. ❤️
Ohhh merci ça me touche tellement venant de toi !! Bientôt les premières courses, j’ai si hâte de continuer à progresser !!